La psychogériatrie, des approches complexes et plurielles
La psychogériatrie, née de l'hybridation de différentes disciplines, sédimente progressivement une identité propre et reste encore une spécialité plus jeune que les patients dont elle prend soin. L'histoire de son développement renseigne sur son épistémologie et embrasse toute une série de situations cliniques qui transcendent une approche exclusivement médicale dans un contexte d'augmentation toujours plus importante des connaissances scientifiques. C'est une vraie interrogation sur le destin du vivre-ensemble qu'elle promeut dans des approches complexes et plurielles : les questions de fin de vie s'invitent régulièrement dans les premiers titres des médias, le défi des ressources pour les seniors est aussi un enjeu sociétal permanent, les promesses d'autonomie n'empêchent pas les réponses stigmatisantes et le maintien de stéréotypes autour du vieillir. De nouveaux modèles de soins apparaissent ou se renforcent : équipe mobile autour de l'âgé, hospitalisation à domicile, maisons de repos autogérées... Ces changements modifient les attentes et le paradigme de soin autour de la psychogériatrie. Tout en maintenant le focus sur les personnes les plus nécessiteuses de soin, celles qui souffrent d'un trouble psychiatrique que renforce encore parfois l'avènement d'un trouble cognitif, la psychogériatrie voit s'élargir la demande de soins : travail psychothérapeutique chez les aînés, prise en charge de questions existentielles liées à l'avancée en âge, interrogation sur le sens du vieillir... Comment concilier le projet émancipateur de la psychogériatrie dans un contexte social marqué par la limitation des dépenses de santé ? Comment maintenir une attention particulière sur les patients les plus fragiles tout en s'ouvrant à ces nouvelles questions subjectives ?
Il s’agira lors de ce congrès de faire le point sur ces « Situations frontières et questions limites » tout en poursuivant l'exploration des nouvelles données issues de la littérature scientifique et de leurs conséquences sur l'offre de soins en psychogériatrie.