9 avril - Le Mouvement réformateur pointe ses priorités

MR

Questions préélectorales – Politiques liées au vieillissement


 

L’allongement de la vie et le vieillissement global de la population sont les deux principaux défis auxquels nous sommes confrontés aujourd’hui. Il faut donc repenser la manière d’améliorer la qualité de vie de nos aînés qui perdent petit à petit leur autonomie. Pour répondre à ces deux phénomènes qui se combinent, il faut non seulement diversifier les modes de prises en charge mais également soutenir l’augmentation de l’offre dans une vision universelle d’accessibilité.

De plus, les baby-boomers, entrés dans l’âge où la période de dépendance aux soins est plus présente, amplifieront cette demande en soins et en services. En effet, le nombre de personnes âgées de plus de 80 ans augmentera dans les années à venir. Les répercussions de ce vieillissement de la population affecteront également l’ensemble des politiques locales (logement, urbanisme, transport, services sociaux et d’aide à la personne) et nécessiteront donc une approche globale de la personne âgée par les responsables politiques.

C’est pour permettre à la Wallonie de se préparer au financement de ce vieillissement de la population que le MR soutient le nouveau système d’assurance autonomie, basé sur la solidarité et selon un principe assurantiel. Le système prévoit le versement d'une contribution obligatoire à partir de 26 ans, avec des exceptions pour les plus faibles revenus. Nous espérons qu’il puisse être voté sous la prochaine législature. Grâce au versement de cette contribution, chaque Wallon pourra bénéficier, quel que soit son âge, d’une intervention au domicile par les services d’aide aux familles et aux aînés (SAFA) agréés par Région wallonne. En plus de cette intervention à domicile, les personnes âgées en perte d'autonomie pourront bénéficier, selon des conditions d'âge et de revenus, d'une Allocation Forfaitaire Autonomie (AFA).

 

LE LOGEMENT

Aujourd’hui, 65.425 lits sont disponibles en Belgique. Ces lits sont disponibles en maisons de repos, maisons de repos et de soins, centres de soins et centres de soins de jour. Parmi ces lits, 33.344 ont été créés par le secteur privé, 14.332 appartiennent au secteur associatif et 17.749 lits sont gérés par le secteur public. La Wallonie avait, en effet, contingenté le secteur entre 50 % maximum pour le secteur privé commercial, 21% minimum pour l’associatif et 29 % minimum pour le secteur public (CPAS) : or, les investissements du secteur commercial et du secteur associatif sont essentiels pour le développement de nouvelles places en maisons de repos et en maisons de repos et de soins. Pour le MR, la logique des quotas entre secteurs devrait être assouplie.

Le critère de l’accessibilité géographique ainsi que celui du prix de la Maison de Repos détermine généralement le choix de la personne âgée et/ou de sa famille. Le type de structure, qu’elle soit publique, associative ou privée n’est que secondaire pour la personne en perte d’autonomie. La qualité de l’encadrement et des soins doit, quelle que soit la structure, être garantie. Le MR défend donc ce libre choix de la personne âgée ainsi que l’absence de toute discrimination quel que soit le choix du lieu de vie. Cette absence de discrimination ne peut être effective qu’en raison d’un traitement équitable entre les établissements de soins. Pour cela, une information complète sur le prix, l’encadrement et les services doit être disponible pour le résident. Dans ce cadre, la réforme des MR/MRS initiée par le gouvernement MR-cdh prévoit l’instauration d’un prix conventionné qui sera modulé en fonction de réalités liées à la taille, à la localisation, ou à des infrastructures spécifiques mais en lien avec la qualité de vie des personnes hébergées. Les établissements pour aînés feront le choix d’adhérer ou non au prix conventionné. Seuls les établissements qui adhèrent à la convention pourront bénéficier du nouveau mode de financement des infrastructures. L’objectif poursuivi est de soutenir le financement des infrastructures moyennant une accessibilité financière pour les résidents.

La transparence des tarifs est également renforcée. Le gouvernement MR-cdh a décidé d’instaurer un prix de base individualisé calculé sur la base d’un dossier justificatif du prix pour toutes les nouvelles maisons de repos.

Pour le Mouvement Réformateur, le développement du marché privé dans le secteur est essentiel et complémentaire. Près de la moitié des places aujourd’hui disponibles dans les MRPA/MRS/CS/Ccoma/CSJ ont été créées et sont gérées par le secteur privé. Le secteur représente également près de 50.000 travailleurs en Wallonie. Il s’agit donc d’un secteur qui comptera encore à l’avenir dans les solutions d’accueil des personnes âgées. Pour le MR, les pouvoirs publics doivent pouvoir non seulement garantir la qualité de l’accueil dans ces structures via une attention particulière sur le respect des normes mais également mettre en place des mécanismes permettant de maîtriser l’accessibilité financière de ces structures.

Enfin, comme dans la plupart des autres régions et pays européens, la Région wallonne a investi pour encourager, dans la mesure du possible, le maintien des personnes âgées à domicile. Cette priorité, pour qu’elle puisse être gérée et accomplie, passe nécessairement par la mise en place d’aides facilitant l’accomplissement des activités basiques de la vie quotidienne. La question de la sécurité des personnes âgées en difficulté physique, mentale et/ou sociale se pose également dans le cadre du maintien à domicile.

Le MR veut soutenir la construction de logements adaptés aux personnes âgées afin de leur permettre de rester chez elles le plus longtemps possible. Il souhaite généraliser les aides à l’adaptation aux logements, quel que soit l’âge auquel une situation de handicap peut survenir. Nous proposons aussi de créer des logements ou habitats groupés pour des publics cibles, dont les personnes âgées, ainsi qu’encourager le développement de logements dit « Kangourou », qui permettent aux ainés de mieux-vivre chez eux et ce, grâce à un cohabitant bienveillant, tout en permettant à chacun de disposer d’un espace de vie qui lui est propre.

 

SOINS

Les secteurs médicaux et médicosociaux seront également amenés à s’adapter, notamment dans le domaine des soins de longue durée et dans la prise en charge des personnes en fin de vie. L’encadrement et la qualité des soins doivent être modernisés. L’évolution du vieillissement de la population et du degré de dépendance des personnes doivent être intégrés dans les normes d’encadrement. La gestion administrative doit être allégée au profit de plus de temps pour les soins et l’accompagnement.

L’une de nos priorités est la diminution progressive de l’offre en soins hospitaliers aigus et soins hospitaliers psychiatriques au profit de formes alternatives de prise en charge de malades, soit dans des lieux plus appropriés, soit à son domicile. Cela devra se faire parallèlement au développement de la prise en charge des soins de santé mentale en première ligne et de la conversion de lits psychiatriques en soins initiée par la réforme 107.

Tel que vous l’indiquez dans votre courrier, la formation des dispensateurs de soins est fondamentale, et tout spécifiquement en matière de santé mentale. Afin de renforcer la formation, nous souhaitons notamment intensifier le développement de réseaux de soins et favoriser les pratiques intersectorielles et l’échange des savoirs entre professionnels de la santé, dans et au-delà du secteur de la santé mentale. Une priorité doit être donnée au renforcement de la collaboration et à l’échange des bonnes pratiques entre les structures de soins intermédiaires de traitement, de postcure, d’hébergement et les structures hospitalières.

Par ailleurs, afin de renforcer la sécurité des ainés et d’améliorer l’offre de soins à domicile, le MR souhaite :

  • Renforcer les services d’aides et de soins à domicile et notamment les Services d’Aides aux Familles et aux Aînés pluralistes, particulièrement actifs dans le cadre de l’implémentation de l’assurance autonomie en région wallonne ;
  • Analyser les besoins d’encadrement des SAFA afin de leur donner les moyens suffisants pour assurer leurs missions ;
  • Renforcer les Centres de Coordination de Soins et Services à Domicile ;
  • Renforcer la formation et l’attractivité du métier d’aide familiale et tout spécifiquement la formation pratique ;
  • Soutenir le développement d’outils techniques tels que le recours à un système de télévigilance, soit directement via un soutien financier octroyé à la personne âgée, soit via un soutien aux CPAS qui proposent ce type de service ;
  • Répondre aux besoins de prise en charge en soirée et durant le week-end ;
  • Garantir une accessibilité financière accrue pour les bénéficiaires de ces services ;
  • Faire connaître le secteur des aides à domicile en expliquant son utilité sociale et en détaillant le spectre des services possibles afin de promouvoir le recourt à ceux-ci.

L’aménagement du domicile et les aides à la mobilité sont également des enjeux majeurs dans le cadre du maintien à domicile. Afin d’assurer aux personnes en perte d’autonomie un accompagnement à domicile de qualité, il est essentiel de favoriser une approche globale de la situation de la personne en pratiquant une analyse transversale de ses besoins, qui implique tous les acteurs concernés (ergothérapeutes, infirmiers, aides à domicile, familles, etc.).

Les acteurs de la première ligne d’aide et de soins doivent être le contact privilégié des citoyens avec le système de santé et donc jouer un rôle central dans l’organisation de l’aide et des soins autour du patient. Que ce soit le médecin généraliste, l’infirmier, le pharmacien, l’aide à domicile, l’assistant social ou encore le « case manager », chaque acteur joue, du fait de sa proximité avec le patient, un rôle essentiel en matière de prévention et promotion de la santé, d’éducation et d’empowerment mais aussi en matière d’organisation de l’aide et des soins autour du patient ou d’accompagnement dans le cadre d’une maladie de longue durée.

La Région wallonne a décidé de mettre en place une assurance autonomie avec 2 branches ; l’une accessible à tous les Wallons en ordre de cotisation et l’autre accessible aux personnes âgées ayant des revenus faibles. Les bénéficiaires seront des personnes ayant atteint un certain niveau de dépendance. Nous espérons que la prochaine législature soit consacrée au vote et à la mise en œuvre effective de l’assurance autonomie.

Nos priorités sont les suivantes :

  • Assurer le bon fonctionnement et la subsidiation adéquate des services d’aides familiales, prestataires de la première branche qui consiste à accorder un montant d’heures d’aides familiales, au domicile du bénéficiaire suivant son degré de dépendance ;
  • Interdire aux mutuelles, opérateur administratif dans l’assurance autonomie, d’orienter les patients vers leurs propres services d’aides familiales. Le rôle des mutuelles doit rester contrôlé par l’AVIQ (une charte déontologique doit leur être imposée) ;
  • Prévoir un plan d’action pour la formation d’aides familiales afin d’éviter des pénuries de main d’œuvre dans ce métier qui occupera une place centrale dans l’assurance autonomie ;
  • Veiller à l’accessibilité financière des services en prévoyant un barème minimum et maximum ;
  • Reprendre le traitement administratif et l’évaluation médicale de l’Aide aux Personnes Agées.

 

SOUTIEN AUX PROCHES

Les aidants proches jouent un rôle central dans l’aide, le soutien et l’accompagnement des personnes dépendantes, de tout âge, malades et/ou handicapées en déficit d’autonomie. Soutenir les aidants proches est essentiel pour leur permettre de remplir leurs missions sans compromettre leur propre santé ou leurs revenus.

Plusieurs mesures globales visant à améliorer le statut des aidants proches ont été adoptées par le Gouvernement fédéral en début de mandature telles que la dispense de recherche d’emploi pour les demandeurs d’emploi avec maintien d’une allocation, le droit au crédit-temps et son assimilation étendue de 12 mois pour les salariés ou encore la création de nouveaux droits pour les indépendants.

Plus récemment, la Commission des Affaires sociales de la Chambre s’est accordée sur la reconnaissance d’un statut officiel pour les aidants proches à partir du 1er octobre 2019. Le texte prévoit la reconnaissance d’un statut aidant proche pour les aidants proches de personne atteinte d’une dépendance et non plus seulement de grande dépendance ainsi que la reconnaissance du statut d’aidant proche pour les mineurs. Pour les aidants proches reconnus, le congé à temps plein pour assistance médicale est étendu de douze à dix-huit mois. Le congé pourrait être pris à temps-plein ou mi-temps (dans ce cas, le congé passera de 24 mois à 36 mois). Le congé sera également assimilé pour le droit à la pension et une possibilité d’une reconnaissance comme aidant proche est introduite pour les travailleurs absents de longue durée qui reçoivent une indemnité maladie (avec condition d’une autorisation du médecin-conseil).

Pour le MR, au-delà de ces mesures, l'accès aux informations pour tous les aidants proches et leurs familles doit être amélioré. L’offre de répit doit également être renforcée et diversifiée via notamment un développement des gardes à domicile (en particulier les gardes de nuit).

Par ailleurs, pouvoir compter sur un case manager qui coordonnerait les différents intervenants concernés pour les soins des patients les plus fortement dépendants serait une initiative intéressante. Cependant, la réflexion doit être menée sur la plus-value de ce prestataire et sur la coordination nécessaire entre celui-ci et les centres de coordination qui sont aujourd’hui déjà en charge de la gestion des aides et des soins à domicile.

Enfin, la question de la sécurité versus la liberté des personnes âgées en difficulté physique, mentale et/ou sociale se pose également en institution comme au domicile. Les prestataires de soins jouent un rôle primordial et portent une certaine responsabilité envers la sécurité des personnes âgées à leur domicile et notamment les personnes âgées isolées. C’est pourquoi le contact et le dialogue entre la personne âgée et ses prestataires de soins et les intervenants sociaux sont essentiels.

L’installation d’outils techniques tels que des alarmes ou le recours à des services de télévigilance doivent également être favorisés. Dans ce cadre, certaines initiatives locales existent déjà et mériteraient d’être plus largement répandues. Les dispositifs de prévention de la maltraitance en maisons de repos doivent aussi être soutenus.

Pour assurer la pérennité du financement de ces mesures et donc de la sécurité sociale, il faut favoriser la création d’emplois et la croissance dans notre pays. Pour rappel, 230.000 emplois ont été créés depuis 4 ans, principalement dans le secteur privé. Notre ambition est de poursuivre les réformes socio-économiques qui permettent la création d’emplois et le maintien de la croissance de notre pays.